Le mode de vie freelance et les précédents confinements ont démontré que l’on peut désormais travailler de n’importe où et devenir facilement digital nomades ! Alors quand on est indépendant, pourquoi ne pas quitter la France et partir explorer le monde ? L’idée est tentante, mais quitter la France, c’est aussi quitter son système de protection sociale (que l’on peut critiquer mais qui nous est encore envié dans de nombreux pays !)
Aujourd’hui, on s’attèle donc à la protection sociale des indépendants digital nomades. Que ce soit pour ceux qui souhaitent partir pour quelques mois ou ceux qui partent pour s’y installer. Et comme l’été approche, on vous glisse aussi tableau des destinations les plus en vogue pour s’expatrier ainsi que leurs types de visas distinctifs.
Partir pour quelques mois puis revenir
Que devient votre Sécurité sociale ?
Travailler sur un sol étranger peut entraîner des conséquences légales importantes. Être freelance à l’étranger, ce n’est pas la même chose qu’être touriste.
Lorsque vous partez dans des pays de l’Union Européenne pendant 6 mois et que vous conservez un domicile officiel et réel en France, vous restez assuré à la Sécu. Vous pouvez utiliser la Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM). En revanche si vous restez entre 6 à 12 mois, vous ne pouvez pas avoir deux domiciles au sens de la Sécu, il faudra alors certainement vous faire rattacher à votre pays d’accueil ou faire un détachement.
Dans le cas où vous partez dans des pays hors UE, pendant 6 mois ou moins et que vous conservez un domicile officiel et réel en France, vous restez assuré à la Sécu qui vous couvrira sur la base française. Si vous partez plus de 6 mois, vous devez savoir que vous ne pouvez pas avoir deux domiciles au sens de la Sécu, il faudra alors que vous vous rattachiez à votre pays d’accueil si un régime existe.
Attention : si vous ne conservez pas de domicile officiel et réel en France, quelle que soit la durée et la destination, alors la Sécu ne vous couvrira pas à l’étranger, dès la date de votre départ et même si vous continuez à cotiser en France pour votre activité professionnelle.
Frais médicaux et médicaments à l’étranger
La Caisse Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) permet d’utiliser le système de santé de votre pays d’accueil comme un résident local. En effet, elle couvre les frais médicaux et les médicaments durant votre séjour à l’étranger à hauteur des remboursements accordés par la Sécu du pays d’accueil. Mais cela ne signifie pas que tous les soins sont gratuits. Souvent les soins dans le privé seront entièrement payant.
Une assurance voyage pourra vous faciliter la vie. Si vous partez moins de 3 mois, une assurance de carte bancaire pourra même suffire. Au-delà, il faudra souscrire une assurance voyage spécialisée.
Faut-il souscrire une assurance voyage ?
Quand vous décidez de partir travailler à l’étranger, vous pouvez souscrire à une assurance voyage. Cette dernière vous permet :
- d’avancer les frais d’hospitalisation
- de payer les frais urgent de médecine courante
- vous offrira des services d’assistance et de téléconsultation adaptés
Pour un prix généralement compris entre 30 et 60 euros par mois, elle vous simplifiera énormément la vie en cas de coup dur. C’est une dépense à prévoir dans le budget, même si vous restez dans l’UE et que vous avez déjà la CEAM.
Pour les séjours où vous n’êtes plus couverts par la Sécu, elle devient indispensable pour éviter d’avoir à payer des sommes importantes de votre poche.
L’intérêt du statut de détaché quand on est digital nomade
Un » détaché » continue de payer ses cotisations sociales dans son pays d’origine et d’être couvert par son régime d’origine, à la fois pour la santé, la prévoyance et la retraite. C’est donc un statut avantageux en termes de protection mais qui peu parfois s’avérer coûteux.
Pour être « détaché », vous devez avoir exercé en tant que travailleur indépendant en France pendant 2 mois minimum et devez garder en France une structure permettant de reprendre votre activité à votre retour.
Partir pour y vivre
Les démarches pour être freelance a l’étranger
La première chose à ne pas négliger sera de domicilier votre activité professionnelle dans le pays où vous posez vos valises.
Si vous avez pour projet de vivre à l’étranger mais que vous souhaitez vous enregistrer en tant que freelance en France, vous serez fiscalement redevable en France. En parallèle, vous devrez vous renseigner au préalable sur l’état de la législation et les conditions de visa de travail de votre pays d’expatriation. En effet, il est important de vérifier cela pour éviter d’avoir une double imposition et parce que certains pays ont conclu une convention fiscale avec la France.
Avant d’installer une structure sur place, vous pouvez aussi opter pour le portage salarial. Il vous permettra d’être en règle avec la règlementation locale, aussi bien pour des clients français que des clients locaux.
Digital nomades expatriés : bye bye la Sécu
Si vous vous installez à l’étranger, vous n’êtes plus couvert par la Sécu, dès votre jour de départ.
Si un système d’assurance maladie existe dans votre pays d’accueil, vous pourrez y être rattaché mais attention, moins de 20 pays dans le monde proposent aux expatriés des systèmes d’assurance maladie équivalents à ce que l’on connaît en France. Parmis eux on peut citer :
- l’Allemagne
- l’Autriche
- les pays scandinaves
- le Bénélux
- le Canada
- certaines régions d’Espagne
Certains pays ont de bons systèmes de santé malheureusement réservés aux nationaux ou résidents permanents (Australie, NZ, Singapour).
Si vous souhaitez en savoir davantage sur le système de santé d’un pays en particulier, le site d’Internation Santé pourra vous être utile. Les principaux pays des expatriés y sont listés, et pour chacun de ces pays une page dédiée vous invite à découvrir précisément comment fonctionne le système de santé.
Dans tous les autres cas, il faudra avoir recours à des assurances privées pour les frais de santé, la prévoyance et l’épargne retraite. En fonction de l’âge, de la situation de famille et du pays, comptez :
- 5% à 15% du revenu pour les frais de santé,
- 2 à 4% pour la prévoyance
- idéalement 10% de votre revenu pour la retraite
Pour la santé, la première année, vous pouvez faire des économies en choisissant une solution temporaire, mais les garanties seront limitées à l’urgence.
Si la Sécu vous manque, vous pouvez aussi choisir d’adhérer à la Caisse des Français de l’Etranger qui est la caisse de Sécu des expatriés français. Elle est facultative et accorde des garanties de base en santé, en prévoyance et en retraite. Elle doit être complétée par des couvertures adaptées.
Les destinations qui attirent les digital nomades
Face au développement du phénomène des digital nomades, plusieurs pays ont prévu des visas spécifiques pour ceux qui travaillent en freelance. Chaque pays établi ses propres critères, mais d’une manière générale et depuis la pandémie, vous aurez besoin d’avoir une preuve d’assurance santé.
Les visas permettent de travailler en toute légalité, mais aussi parfois d’ouvrir un compte bancaire, de souscrire à des abonnements tels qu’adsl, de prendre un bail de location ou d’acheter un véhicule.
Attention : dans certains pays ces visas vous interdisent de démarcher des clients locaux et il faudra démontrer que votre activité était réelle avant votre entrée dans le pays.